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 Another day without Maria

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AuteurMessage
Misha
you don't love me, big fucking deal, I'll never tell you how I feel
Misha


Féminin Messages : 370
Date d'inscription : 10/05/2014
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MessageSujet: Another day without Maria   Another day without Maria EmptyMer 8 Avr - 19:59

Another day without Maria







Assis sur le rebord de la fenêtre, il regardait l'Océan; l'Océan avec un grand O, celui qui fait vibrer le coeur de celui qui le regarde. Assis sur le rebord de la fenêtre, il regardait l'horizon, avec le regard rêveur d'un pêcheur rentré au port. Mais il n'était pas un pêcheur et, dans ses yeux bleus, il y avait la nostalgie d'une aventure palpitante et achevée. Elle était bleue comme ses yeux, bleue comme le ciel, bleue comme sa robe en été; l'air était doux, bercé par une brise marine qui lui rappelait son parfum. Assis sur le rebord de la fenêtre de sa maison en bord de mer, il sert entre ses doigts pâles le dernier vestige de cette femme disparue.
La nostalgie n'était pas quelque chose dont il avait l'habitude, lui qui vivait au jour le jour, comme s'il devait mourir le lendemain, une journée qu'il priait pour que jamais elle n'arrive. Chaque soir en s'endormant, il priait le ciel pour ne jamais se réveiller, rêver éternellement de ses beaux yeux et son sourire doux, ses yeux à la fois tendres et remplies de souffrances. Elle qui le comprenait, elle qui le soutenait, elle qui avait toujours été là pour lui contre vents et marées. Elle, a l'aura vaporeuse, elle, à la présence fantomatique, elle, elle et son rire étrange, elle et sa liberté inconditionnelle. Aussi libre et élégante qu'un cygne, ses seules chaînes étaient autour de son coeur et ses seules limites, l'horizon.
Mais elle n'était plus là et, les yeux rivés sur cet horizon vers lequel elle courrait sans cesse, il regrettait de l'avoir laissée partir, de l'avoir regardée s'enfoncer vers les enfers avec ce sourire si particulier, si unique dont elle avait le secret. Un soupire agacé s'échappe de ses lèvres, et, d'un mouvement rageur, il détourne brusquement la tête de la fenêtre pour ne pas laisser le monde voir ses larmes. Ses doigts glissent doucement contre le papier froissé entre ses mains, contre les lettres et les chiffres à l'encre manuscrite, contre son dernier souvenir, la dernière chose à laquelle il pouvait se raccrocher. Pour elle. Elle qui, de toutes, avait été la seule femme pour qui il aurait donné tout ce qu'il avait.
Ses cernes noires se dessinaient sous ses yeux pâles, et, tendis qu'il passait une main sur son visage creux, le il devient elle et ses cheveux volent derrière son dos. En un battement de cil, elle laisse retomber sa main le long de son buste, fixant la porte d'entrée. Elle qui était si habituée au bruit, elle qui était si habituée à la chaleur, elle ne voyaient plus les sourires et les rires franchir le pas de la porte. Elle ne voyait plus, le soir, ses yeux verts pétiller de joie, ses jolies lèvres s'étirer en un doux sourire. Elle ne voyait pas son regard triste ni sa démarche hésitante. Tant d'année après, elle se rendait compte à quel point elle se sentait seule. A quel point plus rien ne la rattachait au monde terrestre, à quel point la présence de cette femme avait été importante. On comprend la valeur des choses lorsqu'elle disparaissent. Et elle voyait encore ses cheveux clairs voler lorsqu'elle tournait la tête, cherchant désespérément un passé à attraper, pour fuir un futur dont elle n’espérait rien.
Sous ses longs cils noirs et ses cheveux de jais, ses larmes coulent. Elle se sentait plus légitime de pleurer en tant que femme, elle se sentait plus libre. Affaiblit par la caca, elle s'écroule sur le canapé, dans ce petit salon qui paraissait trop vaste pour elle, et, sans le silence morbide, on entend plus que ses sanglots.
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